Cette vieille habitude que nous avons prise, comme une règle tacite, pour ne pas trop prendre de place, pour se faire petits, pour se fondre dans une sorte de transparence obligatoire.
Dans l’ancien monde, peut-être que cela avait du sens, peut-être même était-ce une forme de survie, une manière de se conformer.
Mais aujourd'hui, dans ce monde où chacun cherche désespérément à ressembler à tout le monde, tout en prétendant sortir du lot, cette tradition de transparence devient contre-productive, elle montre plus qu'elle essaie d'être. Avoir du succès aujourd'hui, n'est plus une réussite, c'est une nouvelle forme adaptation.
Et si, au contraire, "déranger" devenait la nouvelle élégance ? Une politesse inattendue, celle de dire la vérité, celle de se montrer tels que nous sommes réellement, sans filtre, sans masque. Oui, quitte à déranger. Quitte à contraster, à ne pas correspondre, à dissoner. Peut-être que c’est là qu’est la beauté, dans cette audace de l’authenticité. Dans ce refus de se conformer, dans cette volonté de diverger.
Et si, dans cette nouvelle constellation humaine, nous prenions enfin le droit de bousculer ce qui ne nous convient plus ?
Si nous osions ne plus attendre patiemment un hypothétique changement, mais décider de le provoquer, de l’incarner, avec nos diversités assumées, nos dissonances neuronales qui refusent de se caler sur la même musique de supermarché, cette mélodie fade qui nous endort autant qu’elle nous agace.
Peut-être que déranger, c’est simplement exister sans avoir peur de faire de l’ombre. Oser sa propre lumière, ni meilleure ni pire, mais authentique, simplement celle que nous sommes.
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